[Composite] Main d'aigle

L'expression "main d'aigle" me gêne, il faudrait voir une main issue de l'aile, or ce que nous voyons c'est une serre d'aigle surmontée d'une aile, ou soutenue par une aile. Dans "Le Guide de l'héraldique" de Claude Wenzler, cette figure (n° 479) est appelée "membre ailé" (ce qui n'est pas considérablement mieux, s'agissant d'une serre et non d'un membre non précisé, on s'attend à contempler un montage bizarre d'un bras ou d'une jambe avec une aile...), j'aurais tendance à créer le néologisme de "serre ailée".

levyryl a écrit:j'aurais tendance à créer le néologisme de "serre ailée".

J'ai en mémoire les termes "griffe ailée" et "patte d'aigle ailée".
Dans le même registre, les armes de Manoël-Saumane montrent une main humaine (tenant une épée) sur laquelle est attachée de la même façon une aile d'aigle. Le blasonnement donné est "main ornée d'un demi-vol".

Je serai assez tenté par la notion de "demi-vol"... vu que le dessin représente un "demi-vol" et pas une double ramure comme cela pourrait être compris avec le terme "ailé".

Ce meuble, fort peu représenté en héraldique, semble étrange par son appellation à certains d'entre nous. Personnellement, la première fois que je l'ai vu, je l'aurais blasonné en tant que demi-vol au serres d'aigle... Mais voici ce qui en est dit traditionnellement :

Nom donné à la cuisse d'une aigle sur laquelle se trouve attaché un demi-vol éployé.

"Mano d'aquila" (main d'aigle): c'est exactement le terme (presque poétique, je pense) par lequel nous définissons ce meuble en Italie.
Je trouve que la combinaison verbale entre une main et une aile est vraiment quelque chose d'agréable et spéciaux.

L'un des nombreux cas où le blason confine à la poésie.

Ici, nous avons quelques-uns armoiries avec mains d'aigle.
Le plus célèbre est peut-être celle des vénitiens Malipiero, ici dans une gravure magnifique du XVIII siecle:


"D'argento, alla mano d'aquila di nero" (d'argent, avec une main d'aigle de sable).

Cette dernière représentation est bien différente de celle que nous dessinons de nos jours ! Elle fait beaucoup plus... point d'interrogation.

Le "hérissement" des plumes est ici vraiment particulier. Il n'existe pas une manière unique de représenter un même objet : végétal, animal... Aussi longtemps que l'illustration reste lisible. Ignorant le blasonnement, je ne suis pas sûre que j'aurais identifié une aile sur ce dernier motif.