par Gonsans Dim 22 Fév 2015 - 20:18
@MMA3 : Merci beaucoup d'être revenu.
L'aréopage de "sachants" que vous citez est impressionnant, surtout à l'heure où je vais expliquer qu'ils se trompent peut-être. Mais n’étant pas historien, ni même Bourguignon, je ne crains pas d’être tourné en ridicule.
L’histoire que vous rapportez pêche de prime abord : les Ternant ne sont pas « du coin ».
Je n’ai pas lu les Cahiers de Vergy n°7, mais consulté le bulletin n°11 de l’Association pour la renaissance du château d’Entre-deux-Monts : pas de Ternant à Concoeur et Corboin au 15 ème, ni précédemment, ni plus tard….
On trouve successivement, au 15 ème siècle,
Jacques de Villers,
puis le couple Jean Perron dit Mypont et Alix de Baissey,
puis leur gendre Etienne de Chaumergy, époux de Catherine Perron,
suivi de leur fils Philippe de Chaumergy marié à N. Jacquelain,
puis Etienne de Menesserre, époux de Claude de Chaumergy,
succession logique, possession sans vacance.
Les Ternant ne peuvent s'y faufiler.
Pour les Ternant, on peut consulter les Mémoires de la société académique du Nivernais ICI : vous verrez que selon cette société savante, Ternant est passé aux Gracey, suite au décès prématuré de Claude (qui serait l’époux d’une Jacquelain, indiquez-vous).
1) Pourquoi ces seigneurs implantés dans le Nivernais et à la Motte-Ternant orneraient ils de leurs armes une chapelle à Concoeur et Corboin, à 90 km de leur château de Côte-d’Or ?
C’est plus qu’improbable, sauf à démontrer qu’ils avaient des attaches locales (et héréditaires puisque plusieurs écus de la même famille se côtoient).
2) Supposons que ce soient les Ternant ..
On trouverait donc les armoiries de Claude, époux d’une Philipotte Jacquelain. Mais pour l’autre écu ? Claude est le dernier du nom, : d’où la transmission des seigneuries Ternant à une famille alliée.
Il faudrait donc trouver les armes de son père, Charles. Or celui-ci a pour épouse, Jeanne de Vienne qui porte : De gueules à l’aigle d’or.
Et Charles est l’unique fils de Philippe, chevalier de la Toison d’Or, époux de Isabelle de Roye qui porte : Ecartelé : aux 1 & 4, de gueules, à la bande d’argent (Roye) , aux 2 & 3, de gueules, au chevron d’hermines (Ghistelles) ; sur le tout, écartelé aux 1 & 4, fascé de vair & de gueules de 6 pièces (Coucy) ; aux 2 & 3, d’argent, à la fasce de gueules (Béthune). Pour faire simple, une bande ….
La théorie que vous rapportez n’explique donc qu’un écu.
Le second serait attribué à un frère dont personne ne connait l’existence et a fortiori l’alliance. Et dont les armes brisées d’une merlette seraient accolées à celles de Perron/Mypont et Baissey. Et qui serait décédé encore plus prématurément que Claude, bien que marié ( cf question de succession du patrimoine Ternant).
C’est peut-être vrai… Au hasard d’une promenade, des Ternant s’amourachèrent d’une église, y firent construire une chapelle, en des terres inconnues sur lesquelles ils n’avaient aucun droit. Les armoiries de Claude de Ternant et d’un frère inconnu y furent sculptées. Un échiqueté d’or et de gueules.
L’histoire que je propose est plus logique, si l’on adopte son postulat : les armes, restées inconnues à ce jour, des Chaumergy sont un échiqueté.
Par exemple, un échiqueté d’azur et d’or, un peu comme celles de Concoeur et Corboin !
(Mais je ne suis pas le seul à avoir imaginé ce scénario. Je viens de découvrir avoir été précédé de quelques jours par un vrai connaisseur de l’histoire locale.)
Si les Chaumergy portent un échiqueté, alors l’histoire se construit facilement autour de cette famille qui, elle, est certainement possessionnée à Concoeur et Corboin.
Nous serions en présence de :
1) un écu Chaumergy avec un échiqueté , c’est tout ;
2) Un écu de Etienne de Chaumergy, avec l’échiqueté familial, parti d’armoiries de Catherine Perron, sa femme, qui porterait un coupé Perron – Baissey (ses parents) avec chevron et quintefeuilles ;
3) Un écu de leur fils Philippe, brisant d’une merlette, parti avec les armes de sa femme N Jacquelin ,
(dont la descendance formerait une branche à Villey ( à trois km de Chaumergy), en adoptant le nom de fief , ajoutant à l’échiqueté brisé des quintefeuilles Baissey ou Chassagne).
Net et sans bavure.
A suivre….
PS Reste un problème et pas des moindres. Mais ce sera pour une autre fois...