Accollé (Ancien usage)

J'ai été fort surpris, à l'instant, de découvrir dans l'ouvrage "Indice armorial", -1635, pp. 3 & 4, l'une des trois définitions suivantes du terme accollé :

"Accollé veut dire garny de collier, comme un lévrier ou autre animal...". Je ne crois pas savoir qu'actuellement ce terme s'emploie encore dans ce sens ?

Le Robert historique ne donne pas précisément ce sens là à un moment ou à un autre, mais cou et col ayant été interchangeable jusqu'au XVII, on a eu très tôt accoler dans le sens de prendre par le cou pour embrasser (il en reste l'accolade) et lier, joindre ou unir des choses (car accoler ne vient pas du tout de colle, coller, décoller) et le collier servait précisément à lier le chien à son maître ou un lieu fixe.


Le sens est passé de mode. On utilisera plutôt colleté maintenant (ce qui du reste est moins logique, avec un c et deux l mais la logique dans l'histoire des mots...).

C'est le saint nom du pape qui accolle Les chiens d'enfer, s'il lui plaist, d'une estolle
Clément Marot

Comme toujours, tes remarques sont pertinentes tout autant qu'intéressantes !

C'est trop de compliments ! (mais bon... ça fait toujours plaisir)

De manière moins sympathique, il reste aujourd'hui le terme "décollation", qui veut dire couper le cou (ce qui revient à la même chose que la décapitation qui veut dire couper la tête).
Le terme s'emploie encore notamment dans l'art lorsque de telles scènes sont représentée
(exemple : la décollation de Saint Jean-Baptiste peinte par le Caravage).

Oui, il nous reste plein d'héritiers, le collet, colleter, (se) colletiner, le simple col qui couvre le cou, la collerette, le collier, il y avait aussi le coltin/colletin qui était une pièce d'armure puis le coltin des forts des halles, un large chapeau qui protégeait le cou pour se coltiner le sale boulot. La liste n'est d'ailleurs pas exhaustive.

Et c'est là que je remarque que j'aurais du réfléchir plus tôt car nombre de ces mots ont un c et deux l contrairement à accoler accolade mais comme colleté.