par Invité Jeu 13 Déc 2012 - 15:46
J'ai fait quelques recherches sur l'auteur de ce très plaisant petit ouvrage, que Gonsans nous a indiqué.
"Jean de Bonnefon 1866-1928. // De son nom complet Jean Devernoix de Bonnefon//
Journaliste et écrivain né à Aurillac, il fréquenta les salons parisiens.
Pringué, qui le qualifie d' « aristocratique vieillard », fait de cet ami des archiduchesses et des cardinaux un portrait amusé : « Il avait beaucoup vécu à Vienne, dans l'intimité de la Hofburg dont il connaissait les secrets les plus dramatiques et au Vatican dont il savait les intrigues et dont il narrait de sa charmante ironie voltairienne l'habile diplomatie. Le front couronné de boucles blanches frisées au fer, coiffé d'un feutre à larges bords, précédé d'un majestueux embonpoint, il promenait sa faconde mordante et cynique parmi une cohorte de jeunesse admirative, tandis que sa main d'évêque bénissait ses propres récits. »
Jean de Bonnefon a joué un rôle décisif dans la rédaction de la loi de séparation de l'église et de l'état. En effet, c'est chez lui que le 17 avril 1905 fut réalisé le compromis sur le fameux article 4 entre Aristide Briand rapporteur de la loi et Monseigneur Fusez évêque modéré de Rouen qu'il avait conviés à dîner ! "
Profil intéressant par ses contradictions internes : catholique mais favorable à la loi de 1905 (loi de séparation des églises et de l'Etat, condamnée dès sa promulgation par le Pape Pie X dans son encyclique Vehementer Nos ), particulé mais non noble (vieille famille bourgeoise auvergnate, dont une branche a fait des pieds et des mains auprès du Conseil d'Etat en 1955 pour s'ajouter une particule supplémentaire), ayant vécu des années à Rome et crachant dans la soupe romaine, une plume très plaisante qui n'a jamais rien écrit d'autre que des dictionnaires de vanité et des critiques de l'Eglise...
Dernière édition par Nouridjanov le Jeu 13 Déc 2012 - 18:48, édité 1 fois