Herve a écrit:
- Gueules pourrait provenir du nom d'une ancienne cape Gauloise de couleur rouge et portant le nom de guls.
- Pourpre : je retiens la définition du dictionnaire sur la Pourpre provenant du molusque.
Merci pour les infos!
Ce ne serait pas la première fois que l’héraldique s’inspire de la culture gauloise puisque l’on pense que le cimier a la même origine.
Concernant le ou la pourpre, il faut bien faire la distinction entre les différentes définitions de ce mot.
« Pourpre » peut désigner :
- Un vêtement
- Une couleur
- Une qualité d’étoffe.
Si Pastoureau ne mentionne pas ce mollusque de la famille des Murex, c’est qu’au Moyen Age, ce procédé n’existe plus, il a été perdu. En effet, les populations du pourtour méditerranéen maitrisaient effectivement le traitement de cette couleur mais c’était pendant l’antiquité, donc avant le début de l' ère héraldique. Pastoureau va même jusqu’à dire que le pourpre (en tant que couleur) à presque disparu au Moyen Age et n'est portée que par "l'élite de l'élite", sauf en Sicile et à Byzance.
Si « pourpre » est devenu synonyme d’étoffe luxueuse, c’est que cette couleur était extrêment difficile à travailler, (le murex ne se conservant pas) et ne s’appliquait que sur de riches tissus.
Quand le pourpre a "disparu" en tant que teinture, l'étoffe sur laquelle était appliquée cette couleur est restée et a petit à petit pris son nom.
D'ailleurs dans le Traité d'Héraldique, Pastoureau cite des auteurs anciens qui parlent de "pourpre noire, pourpre verte"...
Toutes ces raisons ont fait que « pourpre » est devenu un mot « fourre tout » à la connotation de luxe. L’expression « Etre né dans la pourpre » désigne quelqu’un de riche, de puissant ou de noble (ou les 3 à la fois !).
Quelques infos sur l'origine de cette couleur:
http://encyclopedie-fr.snyke.com/articles/pourpre.html
Comme je l’ai dit dans mon message plus haut, le pourpre héraldique fut assimilée à la couleur bis car le pourpre bis était le plus fréquent. Voici un lien avec la représentation de cette couleur :
Descendre jusqu’à la couleur « bis » et « bis héraldique » puis cliquer sur la couleur pour avoir une pleine page.
http://pourpre.com/chroma/dico.php?typ=alpha&ent=b
Je pense qu’il y a une autre notion importante qu’il faut intégrer à ce débat, c’est la notion même de « couleur ». Le rapport à la couleur que nous avons, nous Hommes « Modernes », n’a rien à voir avec la façon dont la couleur était considérée au Moyen Age. Avant la couleur était considérée comme une
enveloppe matérielle à part entière pas comme une perception de la lumière. Il est donc normal qu’il y ait confusion entre pourpre et vêtement. On comprend du coup mieux pourquoi certaines fourrures comme le sable soient devenues des couleurs: la frontière entre vêtements (et donc fourrures) et couleurs était au final assez floue.
Si aujourd’hui on oppose le noir et le blanc, au Moyen Age, ce n’est pas le cas, c’était le rouge et le noir (ça ne vous rappelle pas le titre d’un roman ?).
Le bleu et le vert n’étaient pas considérés comme des couleurs à part entière mais comme des variations du… noir !
Personnellement, je reste sur ce coup avec Pastoureau car il est un des seuls (si ce n’est le seul) à avoir étudé le notion de couleurs en général et le pourpre en particulier au Moyen Age.
Pour en savoir, vous pouvez aussi vous rapporter au
- « Traité d’Héraldique » de Pastoureau p. 101 & 102
- « Figure et Couleurs » du même auteur
- « Couleurs, Images et Symboles » du même auteur. Vous avez p.21 la photo d’un Murex tel que se l’imaginait le Moyen Age.
- « Les origines du pourpre héraldique » paru dans les Cahiers d’héraldique, tome V, 1980
Aujourd’hui le pourpre est devenu violet, il est promis à un « brillant » avenir puisque de certains héraldistes en usent à outrance pour leurs nouvelles créations. En effet, cette couleur était tellement rare que créer des armoiries avec du pourpre évite à tous les coups un doublon.