par 2Ailes Lun 2 Jan 2012 - 15:01
Il est vrai que la création d'un blason demande une certaine maturation, car il ne faut pas céder à un effet de mode, j'entends par là à quelque chose qui nous plait à un instant T et dont on est susceptible de se lasser.
Je crois qu'à une certaine époque du Moyen-Âge, certains seigneurs avaient pu changer non seulement de devise mais aussi d'armoiries lorsqu'un évènement illustre auquel ils avaient pris part était survenu. Il me semble d'ailleurs l'avoir lu quelque part sur ce forum.
La grande différence entre l'héraldique historique et l'héraldique contemporaine est qu'à l'époque, l'impétrant ne choisissait pas ses armes car celles-ci lui étaient concédées par le souverain, soit par composition que j'appellerai géométrique (avec partition et pièces honorables) soit parlantes (sur le nom de famille) soit "signifiantes" (le terme est impropre mais j'entends par là que le souverain faisait justement référence, par les meubles employés à un évènement marquant de la vie du nouveau chevalier).
On parlait de la barre de bâtardise qui, contrairement à ce qu'on entend aujourd'hui, n'était pas une marque d'infamie à l'époque mais une revendication de la filiation illégitime acceptée d'ailleurs socialement par tous (sinon, le bâtard aurait dû prendre de toutes autres armes que celles de son père brisées). Mais dans les armoiries concédées, le souverain pouvait frapper d'infamie leur porteur : voir par exemple les armes avec un lion couard (la queue entre les jambes) ou dépossédé de ses attributs de virilité.
Pour en revenir avec ce que je disais sur la différence avec l'héraldique historique, en matière d'héraldique contemporaine, c'est celui qui porte les armes qui se les attribue (en France en tout cas puisque plus aucune autorité officielle n'en concède). C'est pour cela qu'il faut une certaine maturation, pour éviter les états d'âme ultérieurs (sans que cette expression ne soit péjorative sous ma plume).
Si vous créez ces armoiries, Messire DvF, c'est peut-être pour en faire la première pierre d'une tradition et d'une transmission familiale ? Dans ce cas, il faut aussi, une fois les armes créées, je pense un certain temps pour les apprivoiser et les sentir vraiment siennes.
Le fait d'avoir mis les plus fins généalogistes de votre entourage sur le coup est une bonne chose. C'est à mon sens le préalable nécessaire à la (re-)création d'armoiries familiales.