Brisure et règle de contrariété des couleurs.

La Commune de Wiseppe (Meuse) viens d'adopter un blason conçu par R.A. Louis et D. Lacorde, avec le dessin réalisé par R.A. Louis.
Je reproduis celui réalisé pour Wikipedia (selon sa licence GNU) celui de R.A. Louis étant visible ici
https://nos-blasons-lorrains.fr/portfolio/armoiries-de-wiseppe-55582/

Le blasonnement copié-collé depuis le site est le suivant :
D’azur, chargé, en chef, d’une fleur de lys d’or accostée de deux bars du même adossés et surmontant un bâton péri en bande de gueules et, en pointe d’un pressoir à metton également d’or à la vis d’argent. À l’orles en filet ondée d’argent.
Sans discuter de la rédaction du blasonnement, le problème est l'utilisation du bâton péri en bande que R.A. Louis prétend licite car il s'agit de la brisure de la branche Condé.

Pour ma part, j'estime le blason fautif (gueules sur azur) car si il est brisure pour les Condé, il ne l'est pas pour Wiseppe:
- il n'y a pas d'armes pleines dont celles de Wiseppe serait la brisure
- Si les "grands" comme Condé se sont permis de briser en faisant fi des règles héraldiques, une commune peut-elle agir avec la même arrogance ?
À la rigueur si Condé avait été utilisé avec sa représentation complète (chef, franc canton, écusson...) la brisure aurait peut-être été acceptable - bien que limite) mais là, sans notice expiicatrice, l'évocation de Condé est plus que douteuse.

Qu'en pensez vous ?

Je suis d'accord avec votre analyse.
Y-a-t-il un point commun entre cette commune et les Condé ?

La Criante a écrit:Je suis d'accord avec votre analyse.
Y-a-t-il un point commun entre cette commune et les Condé ?

Le site indique "Les deux bars sont ceux du duché de Bar, ils rappellent que la commune [...] a été rattachée à ce duché avant d’appartenir au Clermontois attribué par LOUIS XIV à la famille de Condé représentée par la fleur de lys d’or et le bâton péri en bande''.
Je ne suis pas historien, ce "Clermontois attribué par LOUIS XIV à la famille de Condé" m'échappe un peu...

Les Capétiens et Bourbons ont eu tellement de branches qu'il a fallu multiplier les brisures, et admettre pour eux et cette nécessité ce qui n'aurait pas été admis comme usage pour d'autres...

Levyryl a écrit:Les Capétiens et Bourbons ont eu tellement de branches qu'il a fallu multiplier les brisures, et admettre pour eux et cette nécessité ce qui n'aurait pas été admis comme usage pour d'autres...

On peut ev. admettre cette tolérance pour ces familles, mais le problème que je soulève est l'emprunt de ces éléments dans un contexte où la notion de brisure est totalement hors de propos...La brisure des Condé peut elle être conçue comme brisure sur le blason de Wiseppe ????

j'en doute fort, faute de justification ou d'alliance Bourbon/Condé. Aucune raison impérieuse ne les empêchait, s'ils tenaient au bâton péri, de le faire d'or ou d'argent.

Cette brisure à enquerre incite à s'enquérir de la chose.

De ce que je crois comprendre, il ne s'agit pas ici d'une brisure mais de reprendre un élément des armes des Condé pour en faire mémoire dans ces armes municipales. Or l'élément qu'ils souhaitent reprendre est justement le meuble de brisure des armes de la famille CONDE.
Je pense en effet que cela se heurte à la règle de la contrariété des émaux puisque ce qui pourrait en effet s'entendre pour une brisure ne le peut pour un meuble à part entière.
Mettre en franc quartier ou franc canton ou sur un écu sur le tout en abîme les armes pleines des CONDE serait une solution.
Sauf meilleur avis contraire plus éclairé que le mien.

L'analyse de 2ailes est pertinente : ce n'est pas une brisure, mais une évocation des Condé.
Après, au motif de la citation, peut-on commettre une nouvelle enquerre ? Je ne sais....
On baisse la fleur de lys, on lui superpose le bâton litigieux et le tour est joué.

J’ai déjà du mal avec ces écus qui racontent toute la vie d’une personne ou d’une commune, alors là... juger de l’à-propos d’une brisure en enquerre pour représenter une partie de cette histoire, j’ai vraiment du mal.
Je suis d’avis que si la commune n’a pas de raison d’avoir une brisure, il ne faut pas la mettre.
S’ils veulent un bâton, pas de souci, mais il doit alors respecter la règles des superpositions alternées.
Vouloir attacher un grand nom de France à sa commune est preuve d’un manque de confiance en soi.
Ne feraient-ils pas mieux de trouver ce qui est beau ou caractéristique de chez eux plutôt que de vouloir s’attacher aux basques de Grands qui ne sont plus ?

Pas grand chose à ajouter de plus que mes prédécesseurs. La justification fournie par R.A. Louis est alambiquée et peu convaincante.