[Formes d'écu] Les Blasons d'enfants.

Avec l'arrivée de ma deuxième fille Daria, je me penche sur la réalisations des blasons pour mes enfants. Quelqu'un aurait-il des données sur la création des armes pour les demoiselles et pour le premier fils en France?
Il y a un système particulier pour l'Angeterre pour les garçons (lambel pour le premier fils, croissant pour le second etc. ajoutés aux armes du père) et un système équivalent au Canada pour les filles (un coeur pour la première, une hermine pour la seconde...).
J'ai "Les Armoiries des Femmes d'après les sceaux" de Louis Bouly de Lesdain, mais il s'agit plus d'une étude statistique que d'une véritable méthode de travail...  

Pour les filles, très simple : un écu en losange avec les armes du père. Ecu qu'elles gardent tel quel jusqu'au mariage. Jusqu'à addition des armes de l'époux.

Pour les fils, le système "anglais" étais aussi de mise, mais fort peu utilisé. La majorité des fils portaient le lambel ou le baton, mais la continuité de ces armes 'brisées' importait peu sur le continent finalement...

Romuald de Vaisneau a écrit:Pour les filles, très simple : un écu en losange avec les armes du père. Ecu qu'elles gardent tel quel jusqu'au mariage. Jusqu'à addition des armes de l'époux..

Hé ben pas si simple que ça, vois-tu...J'ai épluché aujourd'hui l'opuscule du Conseil Héraldique de France de 1848 d'où est tiré "Les armoiries des Femmes".
L'étude faite par Bouly de Lesdain va de 1180 à 1643 et le losange, s'il s'avère être une des formes les plus usitées (apparue en 1262), n'a pas été la seule forme de blason. On voit le rond apparaître en 1302, l'octogonal en 1345, l'écu en bannière (c-a-d carré) en 1373 et l'hexagonal en 1391.
La forme la plus fréquente restant toutefois l'écu "normal"...
L'hexagonal échancré, comme celui que j'avais donné en exemple dans un autre post et qui était d'origine serbe, a ainsi été recensé notamment sur les sceaux de Marie Chamaillart, la femme de Pierre II, comte d'Alençon (Parti d'Alençon et d'un lion sur semis de fleurs de lis).

Quant à la représentation des armes, on note trois cas de figures : les armes du père, les armes de l'époux lors du mariage, un parti des armes du père et de l'époux. Les exceptions sont toutefois nombreuses avec de nombreuses armes reprises de la mère, voire la création de nouvelles armes... Et des astuces du style un losange aux armes de l'époux entouré de quatres autres losanges portants des armes de la mère et de ses ascendantes (1335, Marie de Picquigny, femme de Gaucher de Noyers, armes de Noyers entourées de Brabant, Brienne, Châtillon et Châtillon-Saint Pol..)

Concernant les tenants et autres supports, ils ne sont pas légions : en portants des cygnes, béliers, sirènes, sauvages (pas les anglais, hein, de vrais sauvages héraldiques), des demoiselles, lévriers, lions. En support, ou soutien, le plus souvent un ange.
En général, à une exception près (Alix de Seyssel, femme de Claude de Clermont, 1419) il n'y a pas de timbre. Celui de la Dame citée est le seul composé d'un heaume, de lambrequins et cimé d'un vol.

Actuellement, je trouve quelques losanges, mais beaucoup plus de ronds, ou ovales, même pour les filles...

En ce qui concerne ce que nos amis sauvages anglais appellent la "Cadency", j'ai bien vu le lambel pour les aînés, lequel se charge d'autres meubles tout au long de la lignée. Voire change de couleurs (inversements, notamment...)

La réponse d'Arnaud sur le forum de la banque du blason http://www.gaso.fr

"Avec le "classique losange" vous êtes dans le droit fil de l'héraldique française, ne cherchez pas autre chose...
La demoiselle doit porter, dans un écu en losange (respecter les proportions 7/8 ) les armes pleines de son père, sans aucune brisure.
Il faut dire à ce sujet que les brisures des cadets ne sont plus guère employées. Les armoiries ont tendance à devenir familiales et non plus individuelles sauf chez les purs et durs ou ceux qui se prennent très au sérieux !
Pour les ornements extérieurs et s'agissant d'une demoiselle nouvelle née, faut il mettre un "cri" ou un vagissement ? la question mérite reflexion."