«Insigne de l'ordre de l'éléphant de Danemark, fabriqué par Évrard Bapst (joaillier), 1822, Paris. -- Ce pendentif en or émaillé de blanc est l'insigne de l'ordre danois de l'Éléphant. Institué en 1478 par le roi Christian Ier, cet ordre existe toujours. L'éléphant se porte suspendu à un collier lors des cérémonies. Colliers et insignes sont rarissimes car ils doivent être rendus à l'ordre à la mort du récipiendaire. Celui du Louvre avait été remis au roi Louis XVIII et a pu rester en France.»
Le texte qui complète est tout à fait intéressant.
«L'ordre de l'Éléphant a été créé officiellement par le roi Christian Ier du Danemark (1448-1481) en 1478. Il voulait ainsi souligner le mariage de son fils avec la fille du duc de Saxe. Christian V le modifia en 1693 et lui donna son organisation actuelle. Pour ce faire, il s'inspira des cérémonies de l'ordre français du Saint-Esprit. Depuis le Moyen Age, le port d'un ordre de chevalerie était l'expression de la fidélité au prince, symbolique qui s'appliquait également à l'ordre de l'Éléphant. Les pendentifs primitifs n'existent plus mais on sait qu'ils étaient composés d'une Vierge à l'Enfant. L'éléphant, considéré comme l'attribut de la chasteté, de la pudeur et de la dévotion, remplaça finalement cette iconographie mariale.
Les princes et chefs d'État étrangers peuvent être acceptés au sein de l'ordre de l'Éléphant. Il était à l'origine impossible d'être membre de plusieurs ordres, symboles de fidélité à un souverain. L'époque napoléonienne bouleversa ces usages. Les chefs d'État se mirent en effet à échanger des ordres pour sceller leurs alliances. Frédéric VI et Napoléon Ier procédèrent à un tel échange dès 1808, s'attribuant l'ordre de l'Éléphant et la Légion d'Honneur. Il devint donc normal de porter à côté d'un ordre national ceux des nations étrangères. Après 1814, Talleyrand, Louis XVIII (dont le Louvre conserve l'insigne), Charles X et le duc Decazes, par exemple, reçurent à leur tour l'ordre de l'Éléphant.»