Ssire a écrit:Au reproche de vouloir restreindre le champ de l'héraldique, je peux facilement opposer la volonté de vouloir y englober pèle-mêle tout ce qui touche au blason, donc à faire de l'héraldique un gigantesque foutoir, d'où rien de positif ne pourra sortir, puisqu'on y trouvera tout et son contraire.
Contrairement à ce qu'on semble penser, restreindre l'héraldique à son aspect théorique (selon les termes de AnneBhD) n'est pas réducteur.
Selon ma vision justement, l'héraldique se doit d'englober tout ce qui touche au "blason" et aux armoiries.
Que ce soit le dessin et l'art de dessiner les armoiries, que ce soit la description écrite ou orale des armoiries, que ce soit le droit, l'évolution des règles, les changements graphiques selon les siècles, les possibilités de dresser des généalogies, l'utilisation des armoiries en tant que marque de propriété d'un bien, la distribution statistique de certains meubles en fonction d'un lieu géographique, les amalgames entre le droit de port d'armes et la noblesse, les relèvement d'armes tombées en désuétude, ... tout ce joli et gigantesque foutoir (pour reprendre vos termes) fait parti intégrante de l'héraldique et de son évolution.
Dans le cas de l'héraldique, la "science" ne va pas sans "l'art" et inversement. Et c'est également le fait d'y trouver tout et son contraire en fonction des lieux, des périodes, des interprétations de tel ou tel figure "reconnue comme importante", qui fait que l'héraldique est encore vivante à cette heure car elle a su s'adapter continuellement à l'évolution sociétal tout en respectant son principe de base du "tout le monde à le droit de porter les armes" et ses règles de base "de contrariété des émaux".
Si je puis me permettre un parallèle un peu "audacieux", l'héraldique est pour moi l'équivalent de la chimie, de la physique, de l'histoire, de la géographie, de la sociologie ...
En chimie vous pouvez y parler de la chimie organique, de la chimie minérale, de la biochimie moléculaire, de la pétrochimie, ...
En physique vous parlerez de la mécanique newtonienne, de la mécanique quantique, de la physique nucléaire, de l'astrophysique, de la physique mécanique des fluides ...
En histoire, on catégorisera en fonction des siècles, des périodes, des peuplades, des événements marquant...
Idem pour la géographie ou la sociologie ...
Et bien pour l'héraldique vous aurez notamment, la description graphique (ce que je tends à appeler armoiries), la lecture de la description écrite (ce que je tends à appeler le blason), la description orale (ce que je tends à appeler le blasonnement), les règles de construction (les règles de positionnement des meubles, règles de lectures et de l'ordre de lecture, ...), l'utilisation spécifique pour le clergé, les changements apportés par Napoléon, l'utilisation des armoiries en numismatie, sigillographie ou logotypie, ... et plein d'autres "catégorisation" construite après l'apparition de la science du blason mais faisant partie intégrante de l'usage de l'héraldique au quotidien. Et tout ça ... doit être lu, étudié et compris en fonction du lieu, de l'époque et de l'auteur, sans toutefois pouvoir en faire une généralité car selon moi chaque écu est une forme particulière d'expression d'une identification visuelle.