Bonjour à tous,
Coucou à ceux que je connais déjà et qui ont eu la gentillesse de me conseiller vis-à-vis de mes armoiries (en création, reprenant notamment celles d'ancêtres).
Je vous propose une réflexion en 2 points à propos de la commission:
(je précise que j'aurais tendance à me ranger du côté de ceux qui ne sont pas d'accord avec certains de ses avis, puisque mes armoiries, pour lesquelles vous m'aviez gentiment conseillé et que vous m'aviez "validé", ainsi que leur blasonnement, avant envoi à la CNH, se sont elles aussi vues recevoir une demande de "retoquage", là aussi à cause des couleurs (non alternées émaux/couleurs) dans les quartiers de l'écartelé, et également parce que la commission considérait que 5 parties (l'écartelé surmonté d'un chef) était trop, et qu'il fallait soit supprimer le chef (en plus d'alterner couleurs et émaux dans les quartiers), soit le garder mais ne diviser le reste du blason qu'en deux parties en dessous de celui-ci, soit encore faire le blason tiercé en pairle; enfin, ils m'ont dit que le pourpre utilisé dans l'un des quartiers était problématique, et que l'orangé était très rare comme couleur, et qu'il vaudrait donc mieux changer ces deux couleurs.)
1. En ce qui concerne le point sur l'outrepassement (par les membres de la CNH) de leurs droits, ou dépassement de leurs prérogatives.. Sachant que les deux points (conseil sur et recueil des armoiries) font tous deux partie du même article (article 1er du B.O. 243) et que l'un suit l'autre, n'est-on pas en droit de comprendre que l'un est conditionnel de l'autre, et ainsi que si la CNH venait à rendre un avis défavorable à un projet d'armoiries (ou à conseiller certaines modifications, qui venaient à ne pas être suivies), en toute logique, elle ne les enregistrerait pas?
Pour revenir à l'esprit du texte, qui parle de "préserver le patrimoine immatériel constitué par l'art du blasonnement et de l'héraldique", il semble certain que la CNH, qui est ici placée en tant qu'autorité en la matière (que l'on soit d'accord ou pas avec les avis qu'elle émet, étant la seule commission/organisation officielle/publique/ministérielle - et donc d'Etat - existant à ce jour, ne considèrerait pas préserver un tel patrimoine si elle considérait tel ou tel projet ne rentrant pas dans le cadre de l'art du blasonnement et de l'héraldique, n'est-ce pas? Car autrement, quelqu'un pourrait dessiner un rond avec un dessin de précision photographique d'une pomme-de-terre, allant du jaune au marron (ombres, couleurs différentes selon les endroits), sur un fond "or", le blasonnant fièrement "patate sur fond jaune", et demander à ce qu'il soit enregistré/recueilli, et la commission n'aurait donc d'autre choix que de le faire, si l'on considère que celle-ci ne peut refuser de le faire pour les armoiries qu'elle considère comme enfreignant les règles et pour lesquels elle n'a par conséquent pas donné d'avis favorable.
2. En ce qui concerne ces avis, avec lesquels on peut ne pas être d'accord (vous connaissez déjà mon avis à ce sujet). Il est vrai que la CNH refuse des projets qui auraient été acceptés par son équivalent britannique (du moins, le projet, le nombre de personnes autorisées à le porter étant bien plus restreint), il faut rappeler que chaque pays à ses règles. Nous ne verrions pas de blason de la forme particulièrement saugrenue de celui présenté comme celui de Kate Middleton, cela serait invraisemblable, en France; tout comme la commission héraldique belge fonctionne différemment également, enregistre les grandes armes (avec, donc, les ornements extérieurs) et non uniquement le blason, et interdit, par exemple, l'utilisation de porteurs à ceux qui ne font pas partie de la noblesse, un concept sans sens en France depuis l'abolition de celle-ci. Qu'un (type de) blason soit considéré comme valide dans un pays et non dans un autre est donc quelque chose de tout à fait normal.
Maintenant, en ce qui concerne les avis qui semblent contraire avec les règles héraldiques connues (avis ayant touchés plusieurs d'entre nous, visiblement): qu'on le veuille ou non, la CNH étant, comme j'en parlais plus haut, la seule commission/organisation officielle/publique/ministérielle (et donc d'Etat) existant à ce jour, et donc la seule à habilitée tant à émettre un avis sur un projet de blason qu'à pouvoir les recueillir (je parle bien sûr d'organisations officielles, d'Etat, et non d'associations ni d'armoriaux privés), ne serait-il pas correct de dire que sont avis fait loi? Et, par conséquent, jurisprudence, du moins jusqu'à que ce qu'éventuellement une autre "institution" venue la remplacer émettent des avis contraires, qui feront donc nouvelle jurisprudence? Tout comme une cours de justice fait loi et que ses avis font jurisprudence, quand bien même nous pourrions être en désaccords avec ceux-ci, ou seraient-ils contraires à des règles précédentes/communément établis, tant qu'ils ne sont pas cassés par un nouveau jugement au niveau supérieur (qui n'existe pas, pour la CNH), les avis de la commission ne sont-ils, quoi que l'on en pense, les seuls "gouverner l'héraldique" pour le moment? (en gros, dura lex, sed lex)
Bonne journée à tous! Au plaisir de vous lire