PICQUIGNY (SOMME) - Promenade héraldique

Le château de Picquigny,à une douzaine de kilomètres d'Amiens,était la forteresse des vidames d'Amiens,seigneurs chargés de la défense militaire et des intérêts temporels (en partie au moins) du diocèse des évêques d'Amiens. Il était le siège ces dernières années de fêtes médiévales, dont celle de cette année aurait du se tenir ce week-end, à notre grande déception. Il présente quelques armoiries, placées très en hauteur, si bien qu'elles ont échappé à la chasse des révolutionnaires. Cet écu figure bien haut sur le pignon d'une ferme, face au château :

Ci-dessous, les armes de la famille d'Ailly, qui son toujours celles de la commune d'Ailly sur Somme : "de gueules à deux branches d'alizier d'argent passées en sautoir, au chef échiqueté d'azur à trois traits" (pour la commune : là, je vois quatre traits....)
C'est quoi, un alizier?  -Bonne question,et je ne vous remercie pas de me l'avoir posée : je n'en sais rien!"

Les armoiries de la famille de Picquigny et de la commune de Picquigny, qui semble y être revenue, car j'ai trouvé une autre description (Brian Timms) pour les armoiries de la commune, erronée ou périmée,je ne sais....Les armoiries actuelles sont:
Fascé de six pièces d'argent et d'azur, à la bordure de gueules

On ne distingue pas bien s'il y a une bordure, et une fasce supplémentaire ou les restes d'une couronne....

Toutes ces armoiries,sauf celles de la ferme,sont sur la façade du "pavillon Sévigné", où madame de Sévigné aurait du séjourner trois jours, mais finalement elle a séjourné dans une autre partie du château et n'a fait qu'emprunter (elle l'a rendu!)l'escalier qui occupe la plus grosse partie de ce pavillon.

Armoiries féminines, vues de loin, difficiles à déchiffrer :

Armes d'Ailly, à dextre, sur le châtelet d'entrée du château de Piquigny (entrée basse) :

A gauche : armoiries de la famille d'Ailly.
A droite : armoiries de la famille de Melun (voir message de Twocats du 20/10/2013)

Un alizier est une rosacée arbustive ! Voir ci-dessous :

http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/alizier

Cette sculpture n'est pas héraldique, mais complète bien le catalogue des curiosités de Picquigny. Pour la voir, il faut lever les yeux sur le coin d'une maison marquée 1719 en lettres blanches, au dessus d'une statue de la Vierge,
sous le toit :

Beau reportage, Messire levyryl; j'adore ces vieilles pierres !

Merci, Daphi ! Moi aussi, j'adore les vieilles pierres, avec moi, vous allez être servi ! Alisiers ou aliziers ,je pense qu'il s'agit des plantes que la commune a plantées juste à côté des armoiries que vous allez voir , ce qui est une excellente idée :

Le château et la collégiale de Picquigny au soleil couchant (octobre 2011) :

La guerre de cent ans a pris fin, militairement, en 1453 à Castillon (aujourd'hui Castillon la Bataille).
Mais c'est une vingtaine d'années plus tard, à PICQUIGNY, en 1475, sur une île de la Somme, île pratiquement disparue, en contrebas du château, qu'une rencontre entre le roi de France Louis XI et le roi d'Angleterre mit fin officiellement à cette guerre, entraînant l'abandon des revendications anglaises :

Cette pierre commémorative se trouve dans l'enceinte du château, près de la collégiale.

De gueules à deux branches d'alisier d'argent passées en sautoir; au chef échiqueté d'argent et d'azur de trois tires.

Décorations:
Croix de guerre 1939-1945.

Notes diverses:
"Les armes d'Ailly-sur-Somme ressemblent à celles d'Ailly-le-Haut-Clocher, à la différence que ce sont deux branches d'alisier qui ornent le champ, et non un clocher.
La commune d'Ailly-sur-Somme a repris les armes de la famille d'Ailly, originaires d'Ailly-le-haut-Clocher. La branche des D'Ailly vidames d'Amiens avait ajouté les "deux branches d'alisier placées en double sautoir" (armes parlantes : Ailly, aillisier) sur le champ de gueules de leur écu, armes qu'on retrouve jusqu'au 18e siècle dans la branche des D'Ailly d'Annebault, branche cadette de la famille d'Ailly vidames.
Si jamais famille n'a tiré son nom d'Ailly-sur-Somme, c'est donc par hasard que le blason d'Ailly-sur-Somme reprend celui des descendants des seigneurs d'un autre Ailly.
La seigneurie d'Ailly-sur-Somme relevait de la vidamé de Picquigny (Alcius Ledieu, Dictionnaire historique et archéologique de la Picardie, 1919).
Raoul d'Ailly, vidame d'Amiens, en est seigneur en 1425.
Ailly-sur-Somme eut les mêmes seigneurs que Picquigny jusqu'en 1493, année où Charles d'Ailly, endetté, vendit Ailly-sur-Somme à Philippe de Béry, faisait valoir son retrait en 1495." (J. Dulphy)


Origines géographiques : Plaines d'Europe.
Dimensions adultes : Hauteur jusqu'à 25 mètres, largeur jusqu'à 8 mètres.
Feuillage : Caduc, vert foncé puis feu à l'automne.
Type de sol : Tous.
Climat : Très rustique jusqu'à -20°C.
Exposition : Pleine lumière.



Propriétés et emplois :
Les fleurs blanches en corymbes de l'alisier torminal apparaissent de mai à juin. Elles donnent ensuite des fruits qui seront présents d'octobre à novembre. Les alises sont utilisées en distillerie. Les amateurs en planteront évidemment un dans leur verger. A l'automne, l'alisier torminal se pare de magnifiques couleurs. On le plantera en isolé ou en groupe mais également en mélange dans une haie champêtre. Certains n'hésiteront pas à l'utiliser pour réaliser des alignements.
Son bois dur rouge brunâtre satiné homogène extrêmement dur est très recherché pour la fabrication d'outils et d'armes ainsi que pour la gravure sur bois.

Liste des sorbus :

Alisier blanc, belle floraison blanche en mai, petits fruits acidulés, à maturité à l'automne

Alisier de Suède, floraison blanche en mai juin, petits fruits rouges commestibles

Cormier, fruits originaux en forme de poires rouge vert

Sorbier des oiseleurs, petits fruits rouges de juillet jusqu'en hiver, très appréciés des oiseaux

... Et l'alisier "torminal" (alisier des bois):
http://www.arbre-et-paysage32.com/page10_alisier.html
http://isaisons.free.fr/alisier%20torminal.htm


Alises.

Alisier des bois (Sorbus torminalis)

Dans "le Système Héraldique Français" par Remi Mathieu, J.B. Janin éditeur (1946), il est dit:

Au sein de la Religion, les 1ers à user de sceau armorié semblent être les Chapîtres.
Pour exemple, un sceau de 1303 du Chapître St Martin de Picquigny, le contre-sceau montre un écu "fascé de 6 pièces à la bordure" des Picquigny (sans doute bienfaiteurs de l'église).

Cet écu, fascé de six pièces d'argent et d'azur avec une bordure de gueules, est toujours celui de la commune de Picquigny. On le voit ici, repris sur une croix templière, par un groupe de reconstitution historique de Picquigny (le Roc Blanc, c'est la craie ou le calcaire dont sont faits les maisons et le château de Picquigny).

Merci Raymond pour ce superbe reportage.

J'ajoute quelques photos réalisées aujourd'hui lors de ma visite par un temps magnifique au château de Picquigny :

Entrée haute :





La ferme face au château :





Entrée basse :



Entrée basse vue de l'intérieur :



Pavillon Sévigné :



Pavillon Sévigné (Détails) :



Et enfin ce lampadaire au curieux blason (d'azur plain ?) :

Ces vieilles constructions sont toujours bien émouvantes !

Je cherche à identifier les diverses armoiries de ce post, pour l'Office de Tourisme de l'Ouest Amiénois.
Je n'ai de certitudes que pour celles d'Ailly et de Picquigny.

j'avais fait des recherches il y a quelques temps. je cite de mémoire car je suis loin de mes sources (en centre de rééducation). Pour le deuxième blason de la porte du Gard : Famille de Melun, d'azur, à 7 besants d'or, ordonnés 3, 3, 1, au chef du même.

Pour le 4 de l'écartelé : famille de Lignière-Châtelain, de gueules, à trois croissants d'or, ou famille de Ham, d'or, à trois croissants de gueules.

Grand merci cher ami.

Je me demande si ce sont bien des croissants sur le 4 de l'écartelé, ou des huchets car un côté de ces croissants n'est pas très en pointe : il existe une famille Huchet en Picardie. Je mets un meilleure photo que j'ai prise dimanche à la nouvelle fête médiévale de Picquigny. J'ai même l'impression que l'un des sujets du haut de ce quartier est un huchet contourné par rapport aux deux autres.

Les trois chevrons pourraient-ils être d'Haroué ?

Levyryl a écrit:Je me demande si ce sont bien des croissants sur le 4 de l'écartelé, ou des huchets car un côté de ces croissants n'est pas très en pointe : il existe une famille Huchet en Picardie. Je mets un meilleure photo que j'ai prise dimanche à la nouvelle fête médiévale de Picquigny. J'ai même l'impression que l'un des sujets du haut de ce quartier est un huchet contourné par rapport aux deux autres.

Je suis plutôt d'accord pour les huchets.
...et j'admire l'habileté de la formulation "un huchet contourné par rapport aux deux autres", vu qu'il est bien difficile de déterminer la position par défaut d'un huchet (et de ses homologues)....

Merci pour le compliment. Effectivement j'ai du réfléchir à la formulation pour cette raison. 
Je me demande si la quartier 3 ne serait pas un hommage au cardinal de richelieu, en souvenir de son passage au château en 1636 ? (Richelieu : d'argent à trois chevrons de gueules).
J'ai complété la notice wikipédia du château de Picquigny au vu des éléments acquis, avec réserve d'identification pour ceux an attente. C'est l'occasion de vous remercier pour les éléments que vous m'aviez donnés pour m'aider à prendre pied sur wikimédia et wikipédia.