[FRANCE] AMIENS (variantes)

La ville d'Amiens porte un écu de gueules au lierre diapré d'argent, au chef cousu d'azur fleurdelisé. Vous en avez une représentation dans le post "des blasons de villes picardes au palais de justice" (d'Amiens).
Je vous en présente quelques variantes. Tout d'abord, l'insigne porté il y a quelques années par la police municipale, quand ses casquettes ressemblaient encore à quelque chose. Sans doute par difficulté technique, les feuillages de lierre et les fleurs de lys sont en fait du même métal or....

Ecusson en tissu vendu par l'Office de Tourisme d'Amiens ( 3,10 euros) :

Un vitrail de la cathédrale montre, en deux exemplaires, les armoiries d'Amiens surmontées d'un autre écu, d'argent à la croix de sable.

Il serait intéressant de connaître le posseseur du blason d'argent à la croix de sable car il est placé plus haut que celui de la ville, et même au dessus des armes impériales ! Il est possible que le blason de l'empereur fut ajouté postérieurement, ce qui expliquerait sa position.

J'ai déjà vu un blason à croix de sable, sur une sculpture en bois tenue par un ange, il s'agissait d'une photo illustrant l'appel à souscription pour sauver deux moulins d'Amiens. Comme nous sommes dans la cathédrale d'Amiens, je me suis demandé s'il ne s'agissait pas tout simplement de l'écu de l'évêché d'Amiens, ce qui expliquerait sa position privilégiée, je ne l'ai pas trouvé, mais je n'ai pas encore beaucoup cherché.....

Trouvaille du jour à la Galerie des Antiquaires (j'ai mis aussi ces photos dans le post "Objets supports d'armoiries"):

Le blason d'argent à croix de sable pourrait être celui de l'évêché de Trèves, mais j'ignore si son évêque l a honoré de sa présence une cérémonie à la cathédrale d'Amiens sous le second empire..... (les grandes armes impériales font pendant sur ces vitraux aux deux écussons superposés). Je ne sais pas quelles sont les armes de l'évêché d'Amiens, sauf à me reporter aussi à l'armorial de la Toison d'Or, mais les lys n'ont pas du perdurer.......Je sais que des vitraux aux armoiries des évêques successifs d'Amiens ont failli disparaître,
éliminés à l'occasion de travaux, mais ont été sauvés par mon voisin Claude Barre, maître-verrier, qui a obtenu qu'ils lui soient confiés, il y a déjà fort longtemps.

Je me suis demandé si ce n'était pas le blason du chapitre d'Amiens. On nous indique pour l'évêché "d'argent à croix de gueules", mais je n'ai pas encore trouvé pour le chapitre. Je crois que je vais m'adresser à la commission d'art sacré du diocèse, dès que j'aurai le temps.

Article publié hier dans la revue de la chambre de commerce d'Amiens "Style & Co" :

De gueules au lierre d'argent, au chef cousu d'azur semé de fleurs de lys d'or

Cher Levyryl, je relève dans le texte de l'article deux erreurs de blasonnement (le véritable blasonnement est donné ci-dessus par LLyr) : le champ étant de gueules et le chef étant d'azur, ce dernier est par conséquent "cousu". Par ailleurs, le terme "diapré" est impropre si le lierre est un meuble. Si ce n'était pas le cas, le blasonnement aurait été le suivant "de gueules diapré d'argent ....".

Cher ami, c'est tout à fait exact: mon topo a été fait avant que ne fût terminé (ou relu) sur ce forum un fructueux échange sur le thème et le terme "diapré", et j'avais donc repris les descriptions qu'on trouvait dans les textes épars et sur des feuillets que j'avais imprimés à partir du site de Brian Timms, qui a repris des éléments des années 1950 je pense (je le déduis des dessins de Mireille Louis) qui donnait, je cite :"de gueules au lierre diapré d'argent au chef d'azur semé de fleurs de lis d'or".
C'est plutôt un champ qu'un meuble, qui pourrait être dit "diapré". Quant au chef, il est bel et bien "cousu", mais certains des membres de ce forum critiquent l'abus de ce terme pour justifier ou légitimer n'importe quel détournement de la règle de contrariété des émaux : ce qui fait que j'ai une certaine pudeur à l'employer trop généralement, et je préfère le passer sous silence lorsque le chef a été conféré par décision souveraine. Je crois ce terme d'emploi plus récent que l'attribution de ce chef fleurdelisé. Mais bon, ce scrupule est peut-être excessif.....

D'ailleurs je reproduis ci-dessous pour les besoins de la cause, donc dans les limites du droit de citation, l'écrit de Brian Timms. Ce sera peut-être un peu petit à lire....J'ajouterai au commentaire en langue de "Ch'expire...", concernant le passage de l'osier au lierre, que les lierres grimpants utilisaient des supports en...osier, et non en grillage plastifié , ce qui a du faciliter la transition et l'assimilation des deux meubles.

Une petite question. Pourquoi blasonner ici "au lierre diapré d'argent" et non au lierre d'argent ?

Comme vous,j'en suis réduit aux suppositions quant à l'origine de cette expression, reprise depuis longtemps.
Peut-être, comme cela a été le cas pour les armoiries d'Ailly à quelques kilomètres de là vers Picquigny, a-t-on un genre testé une décoration diaprée sur le champ de gueules,qui n'a pas donné satisfaction? A Ailly, on s'est empressé de remplacer le diapré par un végétal d'argent, en l'espèce deux rameaux d'alisier. On peut imaginer une "contagion", une imitation, un effet de mode.....

daphi a écrit:Une petite question. Pourquoi blasonner ici "au lierre diapré d'argent" et non au lierre d'argent ?

Ah cher ami, c'était justement l'objet principal de mon intervention !

La Criante a écrit:Par ailleurs, le terme "diapré" est impropre si le lierre est un meuble. Si ce n'était pas le cas, le blasonnement aurait été le suivant "de gueules diapré d'argent ....".

J'ai tenté une explication en fin de page 1: j'imagine qu'on a tenté, au XVIe ou au XVIIe quand c'était la mode, un diapré qui n'a pas plu et qu'on a remplacé par un végétal selon le précédent d'Ailly sur Somme, à quelques kilomètres, et que le terme est resté à tort inclus dans le blasonnement (voir les sujets : Héraldique vivante- balade héraldique à Picquigny, Précis d'héraldique -Diapré).

Merci de l'explication, ami levyryl ! J'ai dû sauter cela sur la page 1, assurément ...

"-Qu'est-ce que c'est ?"
"-Ma dernière trouvaille à la bourse aux Armes du 4 décembre 2011 à Amiens."
"-Mais encore ?"
"-Vous allez le découvrir avec la photo du revers de la médaille !"
(La photo semble avoir ovalisé l'objet, qui en fait est bien circulaire.
J'ai du me mettre un peu en biais pour ne pas projeter ma propre ombre sur la médaille.)

Identification : il s'agit d'une médaille frappée pour les commissaires recenseurs du dénombrement quinquennal de la population, de 1891, que l'on gravait ensuite au nom de l'agent habilité. C'était plus chic qu'un imprimé avec un tampon.....

Belle pièce, ami levyryl !

Cette pièce était toute noire quand je l'ai achetée, pour la somme colossale de quinze euros! Je pense que maintenant elle en vaut bien plus......

En feuilletant l'armorial Le Breton j'y ai trouvé ceci :

ça ne correspond pas absolument pas aux armes connues de la ville d'Amiens ! Mais il a existé aussi une famille d'Amiens, dont on voit les armoiries sculptées, avec celles d'autres familles, sur le mur d'enceinte d'une propriété, rue de Condé, à Amiens, dont les hachures verticales nous indiquent un champ de gueules, à un chevron de vair, et trois têtes de lions.....vues de face, je pense qu'il faut donc dire des têtes de léopards.

L'écu d'argent à croix de sable est, comme je l'avais supposé, celui du chapitre de la cathédrale d'Amiens :

Bonjour à tous et à toutes,

Je poste ce message afin de savoir si quelqu'un avait déjà vu cet objet ?

Merci de vos réponses.


Cordialement

L'image redressée :


1117 : Amiens obtient sa charte de commune.
1597 : Siège d'Amiens (dit le siège de velours), qu'Henri IV reprend aux espagnols.
1802 : Paix d'Amiens entre Napoléon et ses ennemis.
1944 : Libération d'Amiens le 31 août 1944 par les troupes du général Dempsey.

Le blason est assez mal représenté, un coupé au lieu d'un chef. J'ignore la provenance de cet objet.