Otelles ou croix pattée

Ce meuble, quoique pièce tout à fait secondaire, a donné lieu à tant d'interprétations qu'il est difficile de se prononcer au sujet de sa nature ; l'Otelle pourrait donc être : la figuration d'une amande, d'un fer de pique, d'un pignon de combles, d'une larme, enfin de l'espace laissé libre sur le champ de l'écu entre les branches d'une croix pattée. (d'après l'Alphabet et figures de tous les termes du blasonL.-A. Duhoux d'Argicourt — Paris, 1899)

Les Otelles sont presque toujours en nombre dans l'écu ; elles sont en pals, la pointe en haut ; on exprime leur position lorsqu'elle est différente. (d'après le Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France
Nicolas Viton de Saint-Allais (1773-1842) — Paris, 1816)



De gueules, à quatre otelles d'argent, apointées en sautoir.

salut

j’avais lu quelque part    ( étude de la société héraldique de Toulouse )

que les Comminges participaient au parlement de Toulouse et comme ils amendaient souvent les textes ils portèrent des amandes




D'argent, à la croix pattée de gueules







Une première mauvaise transcription des armoiries a modifié le blason au XVIIème siècle
De gueules aux quatre otelles d'argent apointées et posées en sautoir, puis même en otelles adossées en sautoir

@+

daphi a écrit: enfin de l'espace laissé libre sur le champ de l'écu entre les branches d'une croix pattée. (d'après l'Alphabet et figures de tous les termes du blasonL.-A. Duhoux d'Argicourt — Paris, 1899)

J'avais lu cette explication également mais elle ne me convainc pas car cet espace laissé libre ne donne pas exactement la forme de l'otèle.

ben merci

je croyais avoir Alzheimer

il y'a 20 ans j'aurai pu affirmer mordicus,
maintenant le doute m’envahit :
"J'avais de très bonnes bases en héraldique."

Has been comme ils disent

La Criante a écrit:

daphi a écrit: enfin de l'espace laissé libre sur le champ de l'écu entre les branches d'une croix pattée. (d'après l'Alphabet et figures de tous les termes du blasonL.-A. Duhoux d'Argicourt — Paris, 1899)

J'avais lu cette explication également mais elle ne me convainc pas car cet espace laissé libre ne donne pas exactement la forme de l'otèle.

Certes non, mais cela pourrait le suggérer, tout comme l'étincelle suggère la flamme. Sait-on jamais ...

Dans son Cours d'héraldique en 40 leçons, Mr Adolphe PROUVEUR dit que les OTELLES sont toujours posées par quatre, en sautoir et adossées.

Toujours... non, pusique nous en avons plus haut un exemple ou elles sont... appointées !

Bonjour
Comment pourrai-je définir cette croix en terme héraldique?
Merci d'avance

Vous prenez cet exemple des comtes de Comminges ?

Je ne vois pas une croix mais quatre "machins" aboutés en sautoir !

Heriwald a écrit:Vous prenez cet exemple des comtes de Comminges ?

Je ne vois pas le rapport avec les armes des comtes de Comminges qui portaient d'argent à la croix pattée de gueules.

Parce que cela ressemble à des otelles qui sont effectivement une croix pattée

"de gueules à quatre otelles d'argent appointées en sautoir", selon le site de l'Echoppe Médiévale, qui indique qu'au début la ville ou les comtes de Comminges avai(en)t une croix pattée qui est devenue indistincte (source non indiquée).
Quand on fait une recherche Google sur Comminges et Comminges armoiries, on voit aussi des images avec des couleurs inversées tant celles qui représentent des otelles que la croix pattée....Bref, c'est un peu confus dans ce qu'on trouve sur Google.

Les otelles dans les armes des Comminges sont une invention du XVIIème siècle suite à une mauvaise retranscription des armes.

Oui et probablement à cause de représentations hésitantes plus anciennes.

Heriwald a écrit:Oui et probablement à cause de représentations hésitantes plus anciennes.

Certainement.

Ceci dit, ce qui nous est demandé est loin de ce sujet. Pour l'instant, je le répète, le dessin montre quatre "lentilles" aboutées en sautoir. On est loin d'une croix.

Bon, effectivement, je manque de précision.
Il s'agit pour moi de décrire un motif religieux, d'une Croix de procession du 14e siècle. Pour définir ce motif placé à la croisée de la croix seul le vocabulaire héraldique peut m'aider.

Cela semble être une croix pattée...

Oui, c'est une croix pattée. Avez-vous des traces de polychromie sur la croix (rouge et blanc ?)

C'est peint ? C'est sculpté ? Qu'est-ce qui est en creux, qu'est ce qui est en relief ?

Heriwald a écrit:Oui, c'est une croix pattée. Avez-vous des traces de polychromie sur la croix (rouge et blanc ?)

Je vois du jaune !

C'est manifestement une croix pattée, assez courante sur le matériel liturgique.

probablement doré et émaillé

Il reste des traces de polychromie, mais à peine lisibles.
Il s'agit de cuivre repoussé monté sur bois.
Merci à tous, car je ne voyais que la partie négative..... et pas la croix pattée qui maintenant me semble évidente.

C'est exactement ce qui est arrivé aux Comminges ...

Heriwald a écrit:C'est exactement ce qui est arrivé aux Comminges ...

CQFD !

Adieu-siatz ou plutôt adishatz comme on dit en Comminges !

Les comtes de Comminges portaient effectivement une croix pattée associée à une bordure le tout de gueules sur champ d'argent. Pour certains, le choix de ces armes aurait pu être en rapport avec les liens étroits qu'entretenaient ces féodaux pyrénéens avec l'ordre du Temple (fondation de la commanderie de Montsaunès au centre de leurs domaines). Ce qui est certain c'est que leurs armes ont subi un "glissement" vers ces fameuses otelles qui sont effectivement une pure invention de l'héraldique moderne (identifiées selon les traités avec des graines ou des pointes de lances).

Dans un ancien article consacré aux peintures murales de Saint-Liziers (09) [http://eraldica-occitana.over-blog.com/article-sant-lisiers-anciana-cathedrala-65317498.html] , j'avais évoqué le cas de ces armes et de leur évolution vers les otelles. Cette évolution peut être assez précisément datée grâce aux sceaux des membres de la famille de Comminges. Elle se fait au cours du 14ème siècle. Ainsi, on peut observer à Saint-Liziers la différence entre l'écu "ancien" peint à la charnière des 13ème et 14ème siècles et l'écu "altéré" réalisé au 15ème sur la voûte des travées plus récentes (on n'est pas encore aux otelles toutes minces mais on observe une perte de sens du dessin héraldique vers quatre meubles d'argent sur champ de gueules).





Un article de la Revue de Comminges (JP Argyriades, 1er trimestre 1996)  fait l'hypothèse qu'au cours du 14ème siècle, la maison de Comminges aurait tenté ainsi de faire oublier ses liens étroits avec l'ordre du Temple dissous en 1312 et qui apparaissaient de façon manifeste dans ses armoiries. On peut aussi plus sûrement parier sur une simple dégradation de la représentation héraldique au cours du temps, phénomène qui est assez fréquent et dont on pourrait donner plusieurs exemples.

Tant et si bien transformée qu'au lieu de Croix pattée, j'ai trouvé cette description assez incroyable.
croisée de forme carrée ornée d'une rosace en X aux quatre pétales à lobes aigus

Amic Vedaste, qu'ei aquiu que vedèm l'utilitat de la lenga del blason ! 

Ami Vedaste, c'est ici que nous voyons l'utilité de la langue du blason !  

Trois images concernant la famille Petau.

1. Stèle armoriée Petau de Maulette, Montfort-l'Amaury (Yvelines)
2. Reliure armoriée de Paul Petau (1568-1613) ou de son fils Alexandre. -- «La Cité des dames», par Christine de Pisan, 1450-1500. [Bibliothèque de Genève Ms. fr. 180].
3. Ex-libris d'Alexandre Petau (nommé conseiller au Parlement de Paris en 1628 †1672), qui avait hérité de l'important bibliothèque de son père Paul Petau. -- «Des cas des nobles hommes et femmes», par Jean Boccace, vers 1410 [Bibliothèque de Genève Ms. fr. 190/2]